Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 7.djvu/363

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

brun rougeâtre, avec des taches. La résine qui sort la première est appelée benjoin tête ; celle qui vient ensuite est moins estimée. À Malacca, à Sumatra, à Java, on ne conserve ces arbres que pendant six ans ; la récolte, qui est à peu près de trois livres, diminuerait après cet âge. C’est une des plus précieuses marchandises de l’Orient par le cas qu’on fait de son odeur et ses usages en médecine. On l’emploie généralement dans l’Inde pour parfumer les maisons, chasser les insectes incommodes, et prévenir les effets du mauvais air. La première qualité est transportée en Europe ; on s’en sert dans les églises au lieu d’encens. Il entre dans la composition du lait virginal. D’autres végétaux donnent des résines analogues au benjoin.

Le bétel, si souvent nommé dans ce recueil, avec les différences que l’usage de chaque pays y sait mettre, est la feuille d’une espèce de poivre que l’on cultive dans toutes les Indes orientales, surtout près des bords de la mer. Il grimpe à la manière de la vigne, sur les arbres et sur les supports qu’on lui donne ; son goût est aromatique : elle est naturellement d’un beau vert. Cependant on a trouvé le secret de faire blanchir les feuilles du bétel en les renfermant dans des enveloppes composées d’un tronc récent de bananier, et les arrosant au moins une fois par jour. La perte de leur couleur naturelle ne change rien à leur goût, qui en devient, au contraire, plus fin et plus délicat.