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pour la teinture, etc. ; enfin on l’emploie quelquefois en médecine. Comme, de toutes les substances connues, elle est, la moins propre à conduire l’électricité, on s’en sert pour isoler complétement les conducteurs de la machine électrique.

Baron, ancien voyageur anglais que nous avons déjà cité, assure qu’au Tonquin, les ouvrages de laque n’y cèdent point à ceux d’aucune autre contrée, si l’on excepte, dit-il, ceux du Japon, qui passent pour les meilleurs de l’univers, ce qui ne vient même que de la différence du bois qui l’emporte beaucoup sur celui du Tonquin ; car on ne trouve aucune différence sensible dans la peinture ou le vernis. La laque du Tonquin, suivant le même voyageur, est une simple gomme liquide qui coule du corps ou des branches des arbres : le peuple de la campagne en recueille une si grande quantité, que tous les jours on en voit apporter de pleins tonneaux au marché de Kécho, surtout dans la saison de l’ouvrage. Elle est naturellement blanche, et de la consistance de la crème ; mais l’air en change la couleur, et la fait paraître noirâtre. Les cabinets et tous les ouvrages qui doivent être vernis se font d’une espèce de sapin qui se nomme ponc ; mais les ouvriers du pays sont fort éloignés de l’habileté des nôtres ; et souvent, lorsqu’ils mettent le vernis sur leurs ouvrages, il leur arrive de rompre les pointes, les jointures ou les coins de tiroirs, comme