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ron gémit d’une si mauvaise politique. C’est, dit-il, une extrême pitié que tant de choses qui pourraient enrichir le royaume et rendre son commerce florissant aient toujours été négligées. Si l’on considère qu’il est bordé par deux des plus riches provinces de la Chine, on jugera qu’il serait facile d’y faire passer une partie des productions de ce vaste empire. Il ne serait pas moins aisé d’y attirer les marchandises de l’Europe et des Indes ; et la liberté qu’on pourrait accorder aux étrangers de porter leur commerce dans l’intérieur du pays tournerait également à l’avantage du roi et des habitans ; mais la crainte de quelque invasion, qui n’est guère à redouter, éloigne la cour de toutes les communications qui pourraient faire pénétrer sur ses frontières.


CHAPITRE III.

Voyage du père Tachard à Siam.

De plusieurs relations du même voyage, qui doivent trouver place ici successivement, celle du père Tachard est en possession du premier rang dans l’estime du public, par les savantes observations dont elle est remplie, comme celle de l’abbé Choisy s’est fait estimer par son agrément. En général, on a peu de voyages aussi curieux, et peut-être n’en a-t-on pas de plus exacts que ceux qui se firent à Siam en 1685 ; et