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rante pièces de canon, accompagné de la Maligne, frégate de trente canons.

À mesure qu’on approchait de la ligne, les mathématiciens jésuites prenaient plaisir à remarquer combien les étoiles du pôle arctique s’abaissaient, et combien celles du pôle antarctique s’élevaient au-dessus de leurs têtes. De toutes les nouvelles étoiles qu’ils découvrirent du côté du sud, celles qui les frappèrent d’abord le plus, furent les étoiles de la croisade, ainsi nommées, parce que les quatre principales sont disposées en forme de croix. La plus grande est à 27 degrés du pôle ; c’est sur elle que les pilotes se règlent, et prennent quelquefois la hauteur.

Tachard s’applaudit de n’avoir pas éprouvé au passage de la ligne toutes les incommodités dont il avait été menacé par d’autres voyageurs ; faveur du ciel d’autant plus singulière, qu’un navire hollandais, parti d’Europe deux mois avant les deux vaisseaux français, essuya les plus affreuses disgrâces dans les mêmes climats, et perdit les trois quarts de son équipage. Il ne mourut qu’un homme sur l’Oiseau et sur la Maligne, dans toute la traversée de Brest au cap de Bonne-Espérance ; et les chaleurs de la zone torride ne parurent guère plus grandes à Tachard que celles de France au fort de l’été.

Les jésuites, observèrent plusieurs phénomènes qui, sans être particuliers à leur navigation, méritent d’être présentés.