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tôt à l’estime. Ce ministre était fort éclairé, mais ennemi du travail ; il fut ravi d’avoir trouvé un homme habile et fidèle, sur lequel il pût se reposer de ses fonctions ; il en parla même an roi, qui prit par degrés les mêmes sentimens pour Constance : d’heureux événemens servirent à les augmenter. Enfin, le barcalon étant mort, ce monarque résolut de lui donner Constance pour successeur. Il s’en excusa sans autre raison que la crainte de s’attirer l’envie des grands ; mais il offrit de continuer ses services avec le même zèle, et cette modestie donna un nouveau lustre à son mérite. Tachard en réunit tous les traits dans un court éloge ; il lui attribue « de la facilité pour les affaires, de la diligence pour les expédier, de la fidélité dans le maniement des finances, et un désintéressement qui lui faisait refuser jusqu’aux appointemens de sa charge. Tout lui passait par les mains : cependant sa faveur ne l’avait pas changé ; il était d’un accès facile pour tout le monde, doux, affable, toujours prêt à écouter les pauvres et à leur faire justice ; mais sévère pour les grands et pour les officiers qui négligeaient leur devoir. » Il avait embrassé la religion protestante en Angleterre ; ensuite quelques conférences qu’il eut à Siam. avec deux missionnaires jésuites le ramenèrent aux principes de l’église romaine dans lesquels il était né.

Si les Français obtinrent à Siam un accueil aussi favorable qu’ils auraient pu l’espérer