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Avant de rentrer dans leurs ballons, les Français voulurent voir un palais du roi qui était voisin du lieu où ils avaient logé. Ils n’en virent que les dehors, parce que le concierge avait ordre de n’en accorder l’entrée à personne. Cet édifice leur parut fort petit. Il est entouré d’une galerie assez basse, en forme de cloître, d’une architecture si irrégulière, que les piédestaux ne sont pas moins hauts que les pilastres. Autour de la galerie règne un balcon assez bas, environné d’une balustrade de pierre à hauteur d’appui. Mais à cent pas de ce palais ils en virent un plus grand et beaucoup plus régulier. Les pilastres extérieurs leur parurent de très-bon goût. Tout l’édifice forme un grand carré de cent cinquante à soixante pas de longueur. Sur les quatre côtés sont élevés quatre grands corps de logis fort exhaussés, bâtis en forme de galerie et couverts d’un double toit arrondi en voûte par le haut. Ces galeries sont ornées en dehors de très-beaux pilastres, avec leurs bases et leurs chapiteaux, dont les proportions approchent beaucoup des nôtres. Tachard conclut de la régularité de ce vieux palais que l’architecte dont il est l’ouvrage devait avoir une grande connaissance de l’architecture de l’Europe. Les galeries ne sont percées que par des portes qui sont au milieu de chaque face. On voit par-dessus d’autres bâtimens plus exhaussés que les premiers, et au milieu de ceux-ci un grand corps de logis qui les surpasse tous, et qui fait avec les autres