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chariots pour le transport de leur bagage. Pin-xen-ton les fit avertir en même temps de se rendre à la cour du li-pou, ou des cérémonies, pour recevoir la lettre de l’empereur au gouverneur de Batavia. Ils s’y rendirent à cheval vers une heure après midi. On les introduisit dans une antichambre, où l’un des seigneurs du conseil prit la lettre, qui était sur une table couverte d’un tapis jaune ; il l’ouvrit et rendit compte aux ambassadeurs de ce qu’elle contenait ; elle était écrite en deux langues, la tartare et la chinoise ; le papier doré sur les bords, et revêtu, des deux côtés, de dragons d’or. Ensuite, l’ayant fermée respectueusement, il l’enveloppa dans une écharpe de soie, qu’il mit dans une boîte, et la présenta aux ambassadeurs : ils la reçurent à genoux ; mais la retirant aussitôt de leurs mains, il l’attacha sur le dos d’un des interprètes, qui se mit à marcher devant eux avec ce précieux fardeau, et qui sortit par la grande porte de la cour, qu’on avait ouverte exprès. Cette cérémonie fut faite avec un profond silence ; et dans toutes les fêtes qu’on avait données aux ambassadeurs, on n’avait rien laissé échapper qui eût rapport au sujet de la commission. La lettre de l’empereur était conçue en ces termes :

« L’empereur envoie cette lettre à Jaan Maatzuyker, gouverneur-général des Hollandais à Batavia.

» Nos territoires étant aussi éloignés l’un de l’autre que l’orient l’est de l’occident, il nous