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stituts de ne causer aucun sujet de plainte aux églises ni aux missionnaires. »

Enfin, le ta-jin voulut savoir s’il se proposait de demeurer long-temps à la Chine. Mezza-Barba répondit que le souverain pontife n’avait pas réglé le temps de son séjour. « Eh pourquoi ? » répliqua le mandarin. « C’est apparemment, lui dit le légat, parce qu’il a souhaité d’apprendre d’abord comment j’aurais été reçu par l’empereur. »

Le ta-jin paraissant satisfait de toutes ces réponses, elles furent envoyées à la cour, et le temps fut fixé pour le départ du légat. Le 29 octobre, son excellence partit dans une grande barque magnifiquement ornée avec six lances à la poupe, et un pavillon jaune au grand mât, et sur lequel on lisait en caractères du pays : « Légat envoyé à l’empereur du pays le plus éloigné à l’ouest. » Les gens de sa suite occupaient deux autres barques, et le ta-jin avait aussi la sienne, qui différait de peu de celle du légat. On mit à la voile sous l’escorte de plusieurs mandarins inférieurs, et de divers officiers du tsong-tou et du vice-roi qui avaient ordre d’accompagner le légat jusqu’à Pékin.

On employa vingt-cinq jours, tant par terre que par eau, pour se rendre à Nan-chang-fou, capitale de la province de Kiang-si. Le 25 décembre, en arrivant à trente-un milles de Pékin, Li-pin-chung et trois autres mandarins arrivés de la cour lui apportèrent de nouveaux