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lence reçut un nouvel ordre qui l’obligeait de paraître vêtu comme elle l’était en Italie. On laissait aux personnes de sa suite la liberté de porter l’habit chinois ou celui de l’Europe.

À l’heure marquée, le mandarin Li-pin-chung vint prendre le légat pour le conduire à l’audience : ce prélat prit le rochet et le camail, avec le pallium. Tous les missionnaires européens se vêtirent à la chinoise, soit parce qu’ils n’avaient point assez d’habits complets à l’européenne ; soit par la crainte de choquer les Chinois et les Tartares en paraissant avec les habits de leurs différens ordres. À leur arrivée au palais, le légat fut conduit, par une vaste cour, dans une grande et magnifique salle, où les seigneurs chinois étaient placés sur douze rangs, six à la droite du trône, et six à la gauche. On avait préparé pour chaque rang quatre tables chargées de fruits, de pâtisseries et de confitures.

Lorsque l’empereur fut entré dans la salle, et qu’il fut monté sur son trône, Mezza-Barba et son cortége se mirent à genoux pour faire les salutations prescrites. Ensuite le légat ayant remis à sa majesté le bref du pape, ce monarque lui demanda comment se portait le saint père, et donna le bref au second eunuque, sans l’avoir ouvert. Son excellence fut placée au bout du premier rang des mandarins, et tout son cortége derrière le sixième. L’empereur fit un signe auquel toute l’assemblée s’assit. Alors quelques mandarins ayant