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belles. Ils les ornent de peintures et de meubles précieux. Leur caractère est fort doux. On n’entend guère parler entre eux de querelles ni de disputes. lis vivent avec tant d’union, qu’on croirait chaque rue composée d’une même famille. L’état conjugal est si respecté, que la jalousie est une passion qu’ils connaissent peu. Ils regardent comme une infamie de prononcer un mot trop libre devant une femme mariée.

» Ils sont extrêmement civils pour les étrangers, et toujours prêts à les aider de leurs conseils dans toutes leurs affaires ; mais ils ont peu d’inclination pour la guerre : on ne voit même aucune arme dans leurs maisons. Les artisans sont divisés en douze principales professions, dont chacune a mille boutiques, et chaque boutique une maison pour le travail où le maître a sous lui depuis dix jusqu’à quarante ouvriers. Quoique la loi oblige un fils d’embrasser la profession de son père, elle permet à ceux qui se sont enrichis de se dispenser eux-mêmes du travail et de porter des habits fort riches, surtout à leurs femmes. Chaque rue a des tours de pierre pour mettre en sûreté les meubles et les marchandises dans les incendies, auxquels les maisons de bois sont fort exposées. Le lac est environné de beaux édifices, de grands palais, de temples et de monastères. Il a deux îles vers le centre, et chaque île un palais avec une multitude d’appartemens, où les habitans vont célébrer des