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dans cette vue. C’est un usage ordinaire entre les pauvres de la Chine de se louer pour souffrir la punition d’autrui ; mais ils doivent obtenir à prix d’argent la permission du geôlier. On assura Gemelli que cet abus avait été poussé si loin, que les amis de quelques voleurs, condamnés à mort, ayant engagé de pauvres malheureux à recevoir pour eux la sentence, sous prétexte qu’elle ne pouvait que les exposer à la bastonnade, ces coupables supposés, après avoir pris les noms et s’être chargés du crime des véritables brigands, avaient été conduits au dernier supplice. Cependant on découvrit ensuite cette odieuse trahison ; et tous ceux qui furent convaincus d’y avoir eu quelque part furent condamnés à mort.


CHAPITRE V.

Description des quinze provinces de la Chine.

Il paraît assez incertain d’où le nom de Chine est venu aux Européens : les Chinois ne le connaissent pas ; mais l’historien Magalhaens observe que ce grand pays se nomme Chin au Bengale, et Navarette juge que ce nom lui vient de la soie, qui porte le nom de chin dans cette partie des Indes. Le premier de ces deux auteurs s’imagine aussi qu’il pourrait être dérivé de la famille de Chin, qui régnait cent