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soixante-neuf ans après Jésus-Christ, ou plutôt de celle de Sin ou Tsin, qui occupait le trône deux cent quarante ans avant l’ère chrétienne.

Les marchands de l’Indoustan appellent la Chine Catay ; mais il faut observer que Kitay ou Catay était un nom que les Mogols donnaient seulement aux provinces situées au nord du Hoang-Ho, ou fleuve Jaune, et aux parties contiguës de la Tartarie, autrefois possédées par les Tartares-kins, dont les Mantchous qui gouvernent aujourd’hui sont descendus.

Il ne paraît pas que les Chinois mêmes aient un nom fixe pour leur pays. Il change avec chaque nouvelle famille qui monte sur le trône. Ainsi, sous la race précédente des empereurs chinois, le nom de la Chine était Tay-main-koué (royaume de la grande splendeur) ; mais les Tartares qui règnent aujourd’hui l’appellent Tay-tsing-koué (royaume de la grande pureté). Ces noms sont ceux des deux familles souveraines, qui le tirent de leurs fondateurs. Les Chinois nomment ordinairement leur pays Tchong-koué (royaume du milieu).

La Chine est bordée au nord par la grande muraille qui la sépare de la Tartarie occidentale ; à l’ouest, par le Thibet et Ava ; au sud, par le Laos, le Tonquin et la mer de la Chine, ou l’océan oriental ; à l’est, par le même océan.

Il y a peu de pays dont la situation et l’étendue aient été mieux vérifiées que celles de la Chine, par les mesures et observations as-