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et de la nuit, ils sont aussi chargés d’entretenir la propreté des rues, en obligeant chacun de balayer devant sa porte, et d’arroser soir et matin dans les temps secs ; eux-mêmes doivent tenir le milieu fort net pour la commodité publique. Après avoir enlevé les boues, car les rues ne sont point pavées, ils battent le terrain, ou le sèchent en y mêlant d’autre terre ; de sorte que deux heures après les plus grosses pluies, on peut marcher à pied sec dans toute la ville. Les voyageurs qui ont représenté les rues de Pékin comme ordinairement fort sales n’avaient vu vraisemblablement que celles de la cité vieille, qui sont petites et moins soigneusement entretenues.

Navarette nous apprend que plusieurs mathématiciens veillent sans cesse au sommet de la tour de l’observatoire pour observer les mouvemens des étoiles, et remarquer tout ce qui arrive de nouveau dans le ciel. Le jour suivant, ils rendent compte de leurs opérations à l’empereur. S’il s’est passé quelque chose d’extraordinaire, tous les astronomes s’assemblent pour juger si c’est quelque bonheur ou quelque disgrâce qui est annoncé à la famille royale. Ce n’est pas ainsi que l’astronomie peut faire de grands progrès.

La cloche de la ville qui sert à sonner les heures de la nuit est peut-être la plus grosse cloche du monde. Son diamètre, au pied, tel qu’il fut mesuré par les pères Schaal et Verbiest, est de douze coudées chinoises, et huit dixiè-