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le Portail suprême. L’entrée consiste dans cinq grandes et majestueuses portes où l’on monte par cinq escaliers, chacun de trente degrés ; mais, avant d’y arriver, on traverse un fossé profond rempli d’eau, et couvert de cinq ponts qui répondent aux cinq escaliers. Les escaliers et les ponts sont également ornés de balustrades, de colonnes et de pilastres à bases carrées, avec des lions et d’autres ornemens, tous de marbre très-blanc et très-fin. On entre au delà dans une cour qui est bordée des deux côtés de portiques, de galeries, de salles et de diverses chambres d’une magnificence et d’une richesse extraordinaires. C’est au fond de cette cour qu’on trouve la suprême salle impériale, où l’on monte par cinq escaliers de trois degrés, tous de fort beau marbre et d’un ouvrage somptueux. Celui du milieu, qui ne sert jamais que pour l’empereur, est d’une largeur extraordinaire. Le suivant, de chaque côté, qui est pour les seigneurs et les mandarins, n’est pas si large. Les deux autres sont encore plus étroits, et servent pour les eunuques et les officiers de la maison impériale. On nous apprend que, sous le règne des empereurs chinois, cette salle était une des merveilles du monde par sa beauté, sa richesse et son étendue ; mais que les brigands qui se révoltèrent pendant la dernière révolution la brûlèrent avec une grande partie du palais, lorsque la crainte des Tartares eut obligé ces monarques de quitter Pékin. Après la con-