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larges et épaisses, vernies de jaune, de vert et de bleu, attachées avec des clous, pour résister aux vents, qui sont fort impétueux à Pékin. Dans l’éloignement, et surtout au lever du soleil, cette variété de couleurs jette un éclat si vif et si majestueux, qu’on croirait les tuiles d’or pur émaillé d’azur et de vert. Les faîtières, qui s’étendent toujours de l’est à l’ouest, s’élèvent d’environ huit pieds plus que le toit. Elles se terminent à l’extrémité par des figures de dragons, de tigres, de lions, et d’autres animaux, ornées de fleurs, de grotesques, etc., qui leur sortent de la gueule et des oreilles, ou qui sont suspendues à leurs cornes. On ne finirait pas si l’on entreprenait de détailler les maisons de plaisance, les bibliothèques, les magasins, les trésoreries, les offices, les écuries, et quantité d’autres bâtimens de cette nature.

À l’égard des temples, le plus considérable est celui de la Terre, qui se nomme Ti-tang. C’est là que l’empereur, après son couronnement, offre un sacrifice au dieu de la terre avant de prendre possession du gouvernement. Ensuite, se revêtant d’un habit de laboureur, il se met à tracer des sillons dans une petite pièce de terre qui est renfermée dans l’enclos du temple. Pendant son travail, la reine, accompagnée de ses dames, lui prépare, dans un appartement voisin, un dîner qu’elle lui apporte et qu’elle mange avec lui. Les anciens Chinois instituèrent cette cérémonie