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le reste soit encore assez peuplé. On voit dans quelques quartiers plus de monde et de commerce que dans toute autre ville de la Chine. Les rues ne sont pas si larges de la moitié que celles de Pékin ; mais elles sont assez belles, bien pavées, et bordées de grandes boutiques propres et richement fournies.

Nankin est la résidence d’un tsong-tou, auquel on appelle de tous les tribunaux des provinces de Kiang-nan et Kiang-si. Les Tartares y ont une garnison nombreuse, et sont en possession d’une partie de la ville, qui n’est séparée de l’autre que par un simple mur. On n’y voit aucun édifice public de quelque importance, à l’exception de ses portes, qui sont d’une beauté extraordinaire, et de quelques temples, tels que celui qui contient la fameuse tour de porcelaine. Les habitans de Nankin sont fort distingués par leur goût pour les sciences et les arts. Elle seule fournit plus de docteurs et de grands mandarins que plusieurs villes ensemble ; les bibliothèques y sont en plus grand nombre, les libraires mieux fournis de livres, l’impression plus belle ; le papier qui s’y débite est le meilleur de l’empire.

Les principales manufactures de Nankin sont de satins unis et à fleurs, que les Chinois nomment touan-tsé, et qui passent à Pékin pour les meilleurs. Le drap de laine, qui s’appelle nan-king-chen, s’y fabrique aussi. On en voit dans quelques autres villes de la province qui