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tites rivières : celle de Kin, qui vient du sud, et celle d’Yao, de l’ouest-nord-ouest ; après leur jonction elles forment jusqu’à la mer un canal qui porte des bâtimens de deux cents tonneaux. Ces deux rivières arrosent une plaine entourée presque de tous côtés de montagnes, qui en font une espèce de bassin ovale, dont le diamètre de l’est à l’ouest, en tirant une ligne au travers de la ville, peut avoir de longueur dix ou douze mille toises de la Chine, chacune de dix pieds : du sud au nord, il est beaucoup plus long.

Cette plaine est si unie et si soigneusement cultivée, qu’elle a l’air d’un vaste jardin. Elle est remplie de villages et de hameaux, et coupée par un grand nombre de canaux formés par les eaux des montagnes. Celui qui passe par le faubourg de l’est s’étend jusqu’au pied des monts, et se divise en trois bras : sa longueur est de cinq ou six mille toises, et sa largeur de six ou sept. Dans cet espace, on compte soixante-six canaux qui sortent du principal, et dont quelques-uns le surpassent en largeur. C’est à cette abondance d’eau que la plaine doit sa fertilité : elle donne deux moissons de riz, on y sème aussi du coton et des légumes. Les arbres à suif y sont en fort grand nombre. L’air y est pur, le paysage ouvert et agréable. La mer y fournit du poisson en abondance, toutes sortes de coquillages et d’excellens homards, entre autres cette délicieuse espèce qui se nomme hoang, c’est-à-dire jaune : elle