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l’empire, les Chinois racontent que Fo-hi, fondateur de leur monarchie, et d’autres anciens empereurs, invités par la beauté et la fertilité de ce pays, y établirent leur résidence. L’air y est tempéré et fort sain. Les bestiaux, les grains et les fruits y abondent, sans en excepter ceux de l’Europe. Trois livres de farine n’y coûtent pas plus d’un sou. La quantité de blé, de riz, de soie et d’étoffes, que la province fournit à titre de tribut, paraît surprenante. Si l’on excepte la partie occidentale où il se trouve des montagnes couvertes de forêts, tout le reste du pays est plat, si bien arrosé et cultive avec tant de soin, que, quand on y voyage, il semble qu’on se promène dans un vaste jardin : aussi les Chinois lui en donnent-ils le nom. Entre ses curiosités, on remarque, un lac dont l’eau donne un lustre inimitable à la soie ; cette propriété si heureuse dans un empire où la soie est une des principales richesses attire un grand nombre d’ouvriers.

Dans les campagnes de Chan-tong, huitième province, on voit une sorte de soie blanche particulière au pays, qui est attachée en longs fils aux arbrisseaux et aux buissons. Les vers qui la produisent ressemblent à la chenille. On en fait des étoffes nommées kient-cheou, plus grossières, mais aussi plus serrées et plus fortes que celles de la soie ordinaire.

Cette province est baignée au nord par le golfe de Pe-tché-li, à l’est par le golfe de Kiang-nan. Plusieurs îles répandues le long des côtes