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en y joignant : Han-yang-fou, qui n’en est séparée que par l’Yang-tsé-kiang, et par la petite rivière de Hang, est le lieu le plus peuplé et le plus fréquenté de toute la Chine. Vou-tchan-fou seule peut être comparée avec Paris pour la grandeur. Han-yang-fou, qui par un de ses faubourgs s’étend jusqu’à la jonction de l’Yang-tsé-kiang et du Hang, n’est pas inférieure à Lyon ni à Rouen. Un nombre incroyable de grandes et de petites barques, qui n’est jamais au-dessous de huit ou dix mille, est répandu dans l’espace de plus de deux lieues sur ces mêmes rivières. Entre ces barques, il s’en trouve quelques centaines, aussi longues et aussi hautes que celles de Nantes. Un voyageur qui regarde de dessus une hauteur cette forêt de mâts, d’un côté, et de l’autre le vaste espace qui est couvert de maisons, croit voir en ce genre la plus belle chose du monde.

Cette ville est comme le centre de l’empire ; ses communications sont faciles avec les autres provinces par le Kiang, qui n’y a pas moins de trois milles de largeur, quoiqu’il soit à cent cinquante lieues de la mer. Il est assez profond pour recevoir les plus grands vaisseaux. Le territoire de Vou-chang-fou produit d’abondantes récoltes du meilleur thé, et fournit beaucoup de papier de Bambou aux autres provinces : ses montagnes donnent aussi le plus beau cristal de la Chine.

À l’égard du Ho-nan, septième province de