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On en tire la meilleure rhubarbe et la vraie racine de fou-lin, avec une autre racine nommée fen-sé, qui se vend fort cher. Les habitans fabriquent du sel en faisant évaporer l’eau de certains puits qu’ils creusent dans les montagnes ; mais il a moins de force que le sel de mer, dont il leur serait difficile de faire des provisions suffisantes, à cause du grand éloignement.

Le Quang-tong, la douzième province, et la seule aujourd’hui fréquentée des Européens, a un grand nombre de ports commodes. Le pays est entremêlé de plaines et de montagnes ; il est si fertile, qu’il produit deux moissons chaque année. On en tire aussi de l’or, des pierres précieuses, de la soie, des perles, de l’étain, du vif-argent, du sucre, du cuivre, du fer, de l’acier, du salpêtre, de l’ébène, du bois d’aigle, et plusieurs sortes de bois odoriférans.

Entre les fruits on vante particulièrement une espèce de citrons qui croissent sur des arbres épineux, et qui portent une fleur blanche d’une odeur exquise ; on en tire par la distillation une liqueur fort agréable. Le fruit est presque aussi gros que la tête d’un homme. Sa chair est ou blanche ou rougeâtre, et le goût aigre-doux. On y voit un autre fruit qui passe pour le plus gros qu’il y ait au monde : au lieu de croître sur les branches de l’arbre, il sort du tronc ; son écorce est très-dure ; il renferme un grand nombre de petites loges