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qui contiennent une chair jaune fort douce et fort agréable, lorsque le fruit est mûr.

Une autre rareté de la même province est l’arbre que les Portugais nomment bois de fer, parce qu’il ressemble au fer par sa couleur, sa dureté et sa pesanteur qui le fait enfoncer dans l’eau. On y trouve aussi une singulière espèce de bois qui se nomme bois de rose, dont on fait des tables, des chaises et d’autres meubles : il est d’un noir rongeâtre, marqué de veines, et comme peint naturellement.

Il croît sur les montagnes une quantité prodigieuse d’un osier admirable, qui n’est pas plus gros que le doigt ; il rampe à terre en poussant de long jets qui ressemblent à des cordes entortillées, et qui embarrassent tellement le passage, que les cerfs mêmes ne s’en dégagent pas aisément. Comme il est souple et tenace, on l’emploie à faire des câbles et des cordages pour les navires. Fendu en filets fort déliés, on en fait des paniers, des claies, des chaises et des nattes fort commodes, qui servent de lit aux Chinois pendant l’été, parce qu’elles sont très-fraîches.

Cette province est remplie de paons privés et sauvages, et d’une prodigieuse quantité de canards privés. Les habitans font éclore les œufs de ces oiseaux dans des fours ou dans le fumier ; ensuite ils mènent les petits en troupes sur la côte, pendant que la marée est basse, pour qu’ils s’y nourrissent d’huîtres,