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Nan-hyung-fou est une grande ville très-commerçante et l’un des marchés les plus fréquentés de l’empire. C’est entre cette ville et Nan-ngan, première ville de Kiang-si, éloignée de dix lieues, qu’on trouve la grande montagne de Mey-lin, sur laquelle passe un chemin admirable qui a plus d’une lieue de longueur et qui est bordé de précipices. Cependant les voyageurs n’y courent aucun danger, parce qu’il est fort large. Cette route est célèbre dans toute la Chine par le transport continuel des marchandises, et par la multitude des passans.

L’île de Hay-nan, dont le nom signifie Sud de La mer, appartient à la province de Quang-tong. Elle a près de soixante-dix lieues de longueur de l’est à l’ouest, et près de cinquante de largeur du nord au sud. Le terrain de la partie du nord ne forme pour ainsi dire qu’une plaine depuis la côte jusqu’à quinze lieues dans l’intérieur. Celui du sud, au contraire de même que celui de l’est, sont couverts de montagnes. Ce n’est qu’entre ces montagnes et celles qui occupent le centre de l’île qu’on trouve des campagnes cultivées et ces plaines, quoiqu’une très-petite portion de l’île soit encore inculte en plusieurs endroits et remplie de sable. Cependant la grande quantité de rivières et les pluies de la mousson rendent les campagnes de riz assez fertiles ; et la récolte que l’on fait deux fois l’année suffit aux besoins d’un peuple assez nombreux.