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est devenu très-considérable. C’était à Fo-chan que se faisait le principal commerce pendant les troubles qui ont régné à Canton. Fo-chan n’a pas moins de trois lieues de circonférence ; il est extrêmement fréquenté et peu inférieur à Canton par les richesses et la population.

La grande quantité d’argent qu’on apporte à Canton des pays les plus éloignés, y attire les marchands de toutes les provinces de la Chine ; de sorte qu’on trouve dans ce port presque tout ce qu’il y a de curieux et de rare dans l’empire. Les habitans d’ailleurs sont fort laborieux et fort adroits.

Canton a dans sa dépendance la ville et le port de Macao, qui appartiennent aux Portugais. Macao est située vers l’embouchure du fleuve ; ou plutôt du port de Canton. Elle a perdu, avec son commerce, toute son ancienne splendeur. Les Portugais obtinrent de l’empereur Kia-tsing la permission de s’y établir, comme une récompense des services qu’ils avaient rendus à l’empire contre le pirate Tchang-si-lao. Ce brigand ayant mis le siége devant Canton, les mandarins demandèrent du secours aux Européens qui étaient à bord des vaisseaux marchands. L’intérêt du commerce fit prêter l’oreille à cette proposition. Tchang-si-lao se vit forcé de lever le siége, fut poursuivi jusqu’à Macao, dont il s’était saisi, et tué devant cette place par les armes des Portugais.