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reux par leurs morsures, puisque les habitans sont accoutumés à voyager nuit et jour, souvent pieds nus et sans armes, dans les bois et dans les plaines. On y rencontre aussi une espèce curieuse de grands singes noirs dont la physionomie approche assez de la figure humaine, tant ils ont les traits bien marqués ; mais cette espèce est rare : il y en a de gris, qui sont fort laids et fort communs.

Le gibier y abonde, et l’on y peut chasser de toutes les manières. Les perdrix, les cailles et les lièvres ne valent pas ceux d’Europe ; mais les bécassines, les sarcelles et tous les oiseaux de rivière sont très-bons. Les cerfs et les sangliers y sont communs.

L’île de Hay-nan est soumise à l’empire de la Chine, excepté les montagnes centre, qui se nomment Li-mou-chan ou Tchi-chan, dont les habitans vivent dans l’indépendance. Ces peuples entretenaient autrefois une correspondance ouverte avec les Chinois. Ils faisaient avec eux, deux fois l’année, le commerce de l’or qu’ils tirent de leurs montagnes, et celui de leurs bois d’aigle et de Calambac. On députait de part et d’autre quelques facteurs pour examiner les marchandises et régler les conditions. C’étaient les facteurs chinois qui portaient les premiers leurs toiles et leurs merceries dans les montagnes de Li-mou-chan ; après quoi les montagnards leur délivraient fidèlement les choses qu’ils avaient promises en échange. Mais l’em-