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nom à la fin de la lettre. Le style exige beaucoup d’attention, parce qu’il doit être différent de celui de la conversation ; enfin le caractère que l’on emploie en demande aussi, car il doit être proportionné au rang et à la qualité de la personne à qui l’on écrit. Plus il est petit, plus il est respectueux ; on doit garder une certaine distance entre les lignes ; le sceau, lorsqu’on en met, est posé en deux endroits, au-dessus du nom de la personne qui écrit, et au-dessus du premier caractère de la lettre ; mais on se contente ordinairement de l’appliquer sur le cachet de papier qui sert d’enveloppe.

S’il n’y a point d’occasion où la politesse chinoise ne soit fatigante et ennuyeuse pour les Européens, elle l’est particulièrement dans les fêtes, parce que tout s’y passe en formalités et en cérémonies. On distingue à la Chine deux sortes de festins : l’un ordinaire , qui consiste dans un service de douze ou quinze plats ; l’autre plus solennel, où l’on sert vingt-quatre plats sur chaque table, et où l’on affecte beaucoup de façons. Pour observer ponctuellement le cérémonial, on envoie trois tié-tsëe ou trois billets à ceux qu’on veut régaler : la première invitation se fait un jour ou deux avant la fête ; la seconde le matin du jour même, pour faire souvenir les convives de leur engagement, et les prier de n’y pas manquer ; la troisième lorsque, tout étant préparé, le maître de la maison veut faire