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manger délicieux, et de petits entremets composés de choses qui viennent de la mer. Lorsque tout est prêt, un domestique s’approche de son maître, et, un genou en terre, l’en avertit tout bas. Le maître, prenant le temps que l’entretien cesse, se lève et invite les convives à retourner dans la salle du festin, où l’on se réunit d’abord vers le fond ; et chacun reprend ensuite sa place après quelques cérémonies.

On apporte alors de plus grandes tasses, et chacun est pressé de boire à plus grands coups. La comédie recommence ; ou bien, pour se divertir davantage, on demande la liste des farces, et chacun choisit celle qu’il désire. Pendant ce service, les côtés de chaque table sont couverts de cinq grands plats de parade, et les domestiques des convives passent dans une chambre voisine pour y dîner sans cérémonie.

Au commencement du second service, chaque convive se fait apporter par un de ses domestiques plusieurs petits sacs de papier rouge, qui contiennent de l’argent pour le cuisinier, pour le maître-d’hôtel, pour les comédiens et pour tous les domestiques qui ont servi à table. On donne plus ou moins, suivant la qualité du maître ; mais l’usage est de ne rien donner lorsque la fête est sans comédie. Chaque domestique porte ce présent au maître de la maison, qui consent à le recevoir après quelques difficultés, et fait signe à quelqu’un de ses gens de le prendre pour en faire la distribution. Ces festins durent ordinaire-