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même, que le moindre faux pas expose à tomber dans des précipices où l’on se briserait misérablement tous les membres, car on n’y trouve aucun buisson, ni même aucune plante qui puisse arrêter le poids du corps. Pour passer d’une montagne à l’autre, on n’a pas d’autres ponts que des planches étroites et tremblantes, ou des cordes croisées qu’on entrelace de branches d’arbres : souvent on est obligé de quitter ses souliers pour marcher avec moins de danger.

Nous tirerons beaucoup plus de détails des nombreux voyages du père Gerbillon, l’un des missionnaires jésuites qui, vers la fin du dernier siècle, avaient gagné la faveur et la confiance de l’empereur Khang-hi, en flattant son goût pour les mathématiques, et en contribuant à ses études en ce genre. Gerbillon avait fait huit voyages de Pékin en différentes parties de la Tartarie occidentale, par l’ordre ou à la suite de cet empereur ; ce qui lui avait donné l’occasion de faire des remarques plus certaines et plus étendues qu’on n’en peut attendre de ceux qui voyagent avec les caravanes, ou par d’autres voies. Duhalde a publié les journaux du jésuite son confrère.

Diverses raisons portèrent l’empereur Khang-hi à faire ces voyages en Tartarie. La première était pour exercer son armée. Après avoir affermi la paix dans toutes les parties de son vaste empire, il rappela ses meilleures troupes de la province de Pékin, et dans un conseil