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res, dont elle est comme assiégée du côté de l’ouest et du nord.

La célèbre muraille qui sépare leur pays de la Chine n’a été bâtie que pour arrêter leurs incursions. Elle passe, dans plusieurs endroits, sur de très-hautes montagnes ; et Verbiest, autre missionnaire, parle d’un lieu où il trouva mille pas géométriques d’élévation au-dessus de l’horizon ; elle tourne aussi suivant la situation des montagnes, de sorte qu’au lieu d’une simple muraille, on peut dire qu’il y en a trois, dont une grande partie de la Chine est environnée.

Enfin le troisième motif de l’empereur Khang-hi fat celui de sa propre santé. L’expérience lui ayant appris qu’un trop long séjour à Pékin l’exposait à des maladies considérables, il s’était persuadé que le mouvement d’un long voyage était capable de l’en garantir. Il se privait du commerce des femmes pendant toute la durée de ce voyage, et ce qu’il y a de plus surprenant dans une si grande armée, on n’en voyait pas d’autres que celles qui étaient au service de la reine-mère. C’était même pour la première fois que cette princesse accompagnait l’empereur : il n’avait mené aussi qu’une seule fois les trois reines, lorsqu’il avait fait avec elles sa visite aux tombeaux de ses ancêtres.

On peut joindre à ces raisons celle de la chaleur, qui est extraordinaire à Pékin pendant la canicule ; au contraire, la partie de la