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pêche pas que la cérémonie ne se fasse avec beaucoup de précaution et d’exactitude. Il s’y trouve des censeurs qui ne laissent rien échapper à leurs observations, et les moindres fautes ne demeurent pas impunies.

Sa majesté était allée dès le matin, suivant l’usage, rendre elle-même ses devoirs à ses ancêtres, dans le palais qui est destiné à cette autre cérémonie. Une partie du cortége était encore rangée dans la troisième cour et dans la quatrième. On voyait aussi dans la troisième quatre éléphans, qui nous parurent beaucoup plus superbement parés que ceux du roi de Siam ; ils n’étaient pas si beaux, mais ils étaient chargés de grosses chaînes d’argent et de cuivre doré, ornées de quantité de pierreries ; ils avaient les pieds enchaînés l’un à l’autre, dans la crainte de quelque accident. Chacun portait une espèce de trône qui avait la forme d’une petite tour ; mais ces trônes n’étaient pas magnifiques. Il y en avait quatre autres, portés chacun par un certain nombre d’hommes, et c’était sur un de ces trônes que l’empereur était allé au palais de ses ancêtres.

» En entrant dans la quatrième cour, nous y vîmes deux longues files d’étendards de différentes formes et de diverses couleurs, des lances avec des touffes de ce poil rouge dont les Tartares ornent leurs bonnets en été , et différentes autres marques de dignité qui se portent devant l’empereur lorsqu’il marche en cérémonie. Ces deux files s’étendaient jusqu’au