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bas du degré de la grande salle dans laquelle l’empereur donne quelquefois audience. Les princes du sang et tous les grands de l’empire y étaient rangés suivant l’ordre de leurs dignités.

» Après avoir traversé cette cour, nous entrâmes dans la cinquième, au fond de laquelle est une grande plate-forme environnée de trois rangs de balustrades de marbre blanc, l’un sur l’autre. Sur cette plate-forme était autrefois une salle impériale qui se nommait salle de la concorde. C’était là qu’on voyait le plus superbe trône de l’empereur, sur lequel sa majesté recevait les respects des grands et de tous les officiers de la cour. On y voit encore deux petits carrés de pierres rangées de distance en distance, qui déterminent jusqu’où les mandarins de chaque ordre doivent s’avancer ; cette salle avait été brûlée depuis quelques années. Quoiqu’il y ait long-temps qu’on a pris soin d’assigner un million de taëls, c’est-à-dire environ huit millions de livres en monnaie de France, pour la rétablir, on n’a pu jusqu’à présent commencer l’ouvrage, parce qu’on n’a point encore trouvé de poutres aussi grosses que les précédentes, et qu’il faut les faire venir de trois ou quatre cents lieues. Les Chinois ont tant d’attachement pour leurs anciens usages, que rien n’est capable de les faire changer ; ils ont, par exemple, de très-beau marbre blanc, qui ne leur vient que de douze ou quinze lieues de Pékin ; ils en tirent même