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nous prenions pour son service, mais parce qu’elle avait remarqué que nous étions mal vêtus. »

Du 9 mars au 1er avril, les missionnaires expliquèrent à l’empereur les autres propositions d’Euclide, puis l’usage des instrumens de géométrie. Tchao-lao-yé lui représenta que les premiers livres d’Euclide, traduits en chinois avec l’explication de Clavius, par le père Ricci, avaient aussi été traduits en tartare depuis quelques années par un habile homme que sa majesté avait nommé ; et que cette traduction, quoique assez confuse, ne laisserait pas de les aider beaucoup dans leurs explications, et à les rendre plus intelligibles, surtout si on faisait venir le traducteur pour les écrire en tartare, ce qui épargnerait à sa majesté la peine de les écrire elle-même. L’empereur goûta cette proposition : il ordonna qu’on leur mît entre les mains la traduction tartare, et que le traducteur fut appelé.

L’empereur donna ordre à son eunuque favori de faire voir aux missionnaires l’appartement le plus propre et le plus agréable de sa maison de plaisance, faveur d’autant plus distinguée, que ces lieux intérieurs sont réservés à la personne seule de l’empereur. Cet appartement est fort propre, mais il n’a rien de grand ni de magnifique. La maison est accompagnée de petits bosquets d’une sorte de bambou, de bassins et de réservoirs d’eau vive, mais petits, et revêtus seulement de pierres sans aucune ri-