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plaisance avec les témoignages ordinaires de sa bonté. Tchao-lao-yé l’instruisit de l’outrage qu’on avait fait aux chrétiens de Chan-tong ; il ajouta que les missionnaires des provinces se ressentaient tous les jours de la violence de nos persécuteurs, et que, n’étant venus à la Chine que pour y prêcher la religion du vrai Dieu, nous étions plus sensibles à ce qui la touchait qu’à tous les intérêts du monde. L’empereur, après avoir lu les lettres qu’on avait écrites à ce sujet, nous fit dire qu’il ne fallait pas faire éclater nos plaintes, et qu’elle en arrêterait la cause.

» Le 12, avant que nous eussions paru devant lui, il avait demandé à Tchao-lao-yé si nous n’avions reçu aucune nouvelle de l’affaire de Chan-tong ; et ce grand mandarin lui avait répondu qu’il n’en avait rien appris. Peu de jours après, nous fûmes informés que le vice-roi de la province avait fait relâcher tous les prisonniers chrétiens, et qu’on n’avait pas fait fouetter, comme on l’avait mandé, celui qui avait porté la lettre du père Pereyra, mais qu’on l’avait seulement retenu en prison l’espace de quinze jours, sous prétexte de s’informer si la lettre qu’il apportait n’était pas une lettre supposée.

» Le 22, un domestique du vice-roi de la province de Chan-tong, vint trouver le père Pereyra de la part de son maître, pour lui demander comment il désirait que cette affaire fût terminée. Le lendemain, étant retournés à