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la chaise qui contenait les cendres ; ils marchèrent ensuite à pied, toujours en pleurant, l’espace d’un demi-quart de lieue ; après quoi les deux envoyés de l’empereur les firent remonter à cheval. On continua la marche, pendant laquelle plusieurs personnes de qualité, parens ou amis du mort, vinrent lui rendre leurs devoirs.

» Nous n’étions pas à plus d’un quart de lieue du camp lorsque le fils aîné de l’empereur, et le quatrième fils de sa majesté, envoyés tous deux pour faire honneur au mort, parurent avec une nombreuse suite de personnes de la première distinction : tout le monde mit pied à terre. Aussitôt que les princes furent descendus de leurs chevaux, on fit doubler le pas aux porteurs de la chaise pour arriver plus tôt devant eux. La chaise fut posée à terre. Les princes et toute leur suite pleurèrent quelque temps avec de grandes marques de tristesse. Ensuite remontant à cheval, et s’éloignant un peu du grand chemin, ils suivirent le convoi jusqu’au camp. On rangea devant la tente du mort les lances et les chevaux de main. Le coffre où reposaient les cendres fut tiré de la chaise, et placé sur une estrade au milieu de la tente, avec une petite table par-devant. Les deux princes arrivèrent aussitôt ; et l’aîné, se mettant à genoux devant le coffre, éleva, trois fois une petite tasse de vin au-dessus de sa tête, et versa ensuite le vin dans une grande tasse d’argent qui était sur la ta-