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ble, se prosternant chaque fois jusqu’à terre.

« Après cette cérémonie, les princes sortirent de la tente, et reçurent les remercîmens des enfans et des neveux du mort ; ils remontèrent ensuite à cheval pour retourner à Pékin, tandis que nous nous retirâmes dans une cabane voisine où nous passâmes la nuit.

» Le 9 septembre, on partit dès la pointe du jour. Comme le convoi devait entrer le même jour dans la ville, une troupe de domestiques accompagna les cendres, pleurant et se relevant tour à tour. Tous les officiers de l’étendard du mort, et quantité de seigneurs les plus qualifiés de la cour, vinrent rendre leurs devoirs à la mémoire d’un homme qui avait été généralement estimé. À mesure qu’on approchait de Pékin, le convoi grossissait par la multitude de personnes distinguées qui arrivaient successivement. En entrant dans la ville, un des domestiques du mort lui offrit trois fois une tasse de vin, la répandit à terre, et se prosterna autant de fois. Les rues où le convoi devait passer étaient nettoyées et bordées de soldats à pied, comme dans les marches de l’empereur, du prince héritier et des princesses. Avant qu’on fût arrivé à la maison du mort, deux grosses troupes de domestiques, qui étaient les siens et ceux de son frère, tous en habit de deuil, vinrent se joindre au convoi. D’aussi loin qu’ils le découvrirent, ils se mirent à pleurer et à jeter de grands cris, auxquels ceux qui accompagnaient