Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/80

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» Le 22, nous séjournâmes. La chasse fut ce jour-là beaucoup plus grande que les jours précédens. Sa majesté avait fait venir des lieux voisins un grand nombre de Mogols, qui, étant accoutumés à cet exercice, entendent parfaitement la manière d’enfermer le gibier. On rassembla plus de deux mille chasseurs, sans compter la suite de l’empereur. Ils étaient rangés sous divers étendards, deux bleus, un blanc, un rouge et un jaune. Les deux bleus marchaient à la tête, l’un à droite, l’autre à gauche, et servaient à diriger l’enceinte ; le rouge et le blanc marchaient sur les deux ailes. Le jaune était au centre.

» Cette enceinte comprenait des montagnes et des vallées couvertes de grands bois, qu’on traversait en les battant avec tant de soin, que rien ne pouvait s’échapper sans être vu et poursuivi. Lorsque les deux étendards qui marchent à la tête, en s’éloignant toujours l’un de l’autre, sont arrivés au lieu qui leur est marqué, ils commencent à se rapprocher, et ne finissent leur marche qu’au moment où ils se rencontrent. Alors l’enceinte étant fermée de toutes parts, ceux qui ont marché devant s’arrêtent et tournent le visage à ceux de derrière, qui continuent de s’avancer peu à peu, jusqu’à ce que tous les chasseurs se trouvent à la vue les uns des autres, et serrés de si près, que rien ne puisse sortir de l’enceinte.

» L’empereur se tint d’abord vers le milieu de l’enceinte avec quelques-uns de ses princi-