Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/86

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qu’il l’avait tirée dans l’enceinte même, à la vue de l’empereur, fut destitué de son emploi. D’autres avaient tiré aussi dans l’enceinte, mais sans quitter leur poste : on avait ramassé leurs flèches sur lesquelles étaient leurs noms. Toutes ces flèches furent apportées à l’empereur, qui leur accorda le pardon de leur faute.

» Le jour suivant, on rentra dans les montagnes, où, chemin faisant, on chassa dans diverses enceintes : on tua plusieurs chevreuils et quelques cerfs. Cette chasse aurait été plus abondante, si l’on n’eût découvert un tigre qui était couché sur le penchant d’une montagne fort escarpée, dans un fort de broussailles. Lorsqu’il entendit le bruit des chasseurs qui passèrent assez près de lui, il jeta des cris qui le firent connaître ; on se hâta d’en avertir l’empereur. C’était un ordre général que, lorsqu’on avait découvert un de ces animaux, on postât des gens pour l’observer, tandis que d’autres en allaient donner avis à l’empereur, qui abandonnait ordinairement toute autre chasse pour celle du tigre. Sa majesté parut aussitôt. On chercha un poste commode, d’où elle pût tirer sans danger ; car cette chasse est périlleuse, et les chasseurs ont besoin d’y apporter beaucoup de précaution.

» Quand on est sûr du gîte, on commence par examiner quelle route l’animal pourra prendre pour se retirer ; il ne descend presque jamais dans la vallée ; il marche le long du