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avait deux lieutenans, l’un près de Damas, et l’autre dans le Kourdistan. Les étrangers qui passaient par ses terres étaient dépouillés de tout ce qu’ils possédaient. Mais Oulaou, ou Holagou, prit son château par famine, après trois ans de siége, et lui fit donner la mort. Observons que Marc-Pol n’est pas renommé par sa véracité, et que cette histoire n’a jamais eu d’autre garant que lui.

Quoique les relations de Marc-Pol aient paru, avec raison, suspectes à quelques égards, cependant ses observations ont été confirmées sur beaucoup d’articles, et nous réunirons ici ce qu’il a semé de plus curieux dans le récit de sa route depuis le désert jusqu’à la Chine. Les Tartares le nomment Lop, du nom d’une grande ville de la dépendance du khan, située à l’entrée du désert, dont la situation est entre l’est et le nord-est. Il ne faut pas moins d’un an, si l’on en croit Marc-Pol, pour arriver au bout de cette vaste solitude, ni moins d’un mois pour la traverser dans sa largeur : on n’y trouve que des sables et des montagnes stériles. Cependant il s’y présente de l’eau tous les jours, mais souvent en très-petite quantité, et fort amère en deux ou trois endroits. Les marchands qui traversent le désert de Lop sont obligés d’y porter des provisions : on n’y voit aucune espèce d’animaux.

Après avoir traversé ce désert de l’est au nord-est, on arrive dans la province de Taugal : celle de Kamoul, qui en dépend, ren-