ferme quantité de châteaux et de villes ; sa capitale porte le même nom. Ce pays touche à deux déserts : le grand, dont on vient de parler ; et le petit, qui n’a que trois journées de longueur. Kamoul produit abondamment tout ce qui est nécessaire à la vie. Les habitans sont idolâtres : leur temps se passe dans toutes sortes d’amusemens, tels que la danse. Lorsqu’un voyageur s’arrête dans quelques maisons, le maître ordonne à sa famille de lui obéir pendant tout le séjour qu’il y fait. Il quitte lui-même sa maison, et laisse à l’étranger l’usage de sa femme, de ses filles et de tout ce qui lui appartient. Les femmes du pays sont fort belles : Mangou-khan voulut les délivrer d’un asservissement si honteux ; mais, trois ans après, à l’occasion de quelque disgrâce qui était arrivée à la nation, et qu’elles regardèrent comme une punition du changement de leur usage, elles firent prier le khan de rétracter ses ordonnances. Il leur répondit : « Puisque vous désirez ce qui fait votre honte, je vous accorde votre demande. »
Marc-Pol rapporte une singulière coutume du Thibet : le goût des habitans ne leur faisant pas désirer la virginité dans leurs femmes, l’usage du pays est d’amener de jeunes filles aux étrangers pour leur servir d’amusement pendant leur séjour. Une fille, au départ de son galant, lui demande quelque petit présent, comme un témoignage de la satisfaction qu’il a reçue d’elle. On ne la voit plus paraî-