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un service de rouge soufflé ; mais ils en perdirent plus de cent pièces, et celle dont il est question était sortie du fourneau comme une espèce d’agate.

Lorsqu’on se prépare à dorer la porcelaine, on broie l’or avec beaucoup de soin ; et, le faisant dissoudre dans une tasse jusqu’à ce qu’il prenne la forme d’une sorte d’hémisphère, on le laisse sécher dans cette situation. Pour en faire usage, on le dissout par petites parties dans de l’eau de gomme ; ensuite, ayant incorporé trois parties de céruse avec trente parties d’or, on applique ce mélange sur la pièce, de même que les autres couleurs. Comme l’or se ternit un peu quelque temps après cette opération, on lui rend son lustre en humectant la pièce avec de l’eau fraîche, et le frottant ensuite avec une pierre d’agate ; mais il faut observer de le frotter toujours dans le même sens ; par exemple, de droite à gauche.

Pour empêcher que les bords de la porcelaine ne s’écaillent, on les fortifie avec de la poudre de charbon, qui doit être de bambou, sans écorce, et mêlée avec du vernis, auquel ce charbon donne une couleur de gris cendré : on applique cette composition avec un pinceau sur les bords de la pièce, lorsqu’on est près de la mettre sur la roue. D’Entrecolles croit que le charbon du bois de saule, ou plutôt de sureau, qui participe un peu à la qualité du bambou, peut tenir lieu de ce roseau en Eu-