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est enduite de tsoui-yeou, vernis qui produit des veines semblables à celles du marbre.

Lorsque la pièce est entièrement bleue, on la trempe dans le liao ou l’azur, préparé dans l’eau et réduit en juste consistance. Pour le bleu soufflé, qui se nomme tsoui-tsing, on y emploie le plus bel azur préparé de la manière qu’on a décrite : on le souffle sur la pièce ; et lorsqu’il est sec, on y applique le vernis ordinaire, ou seul, ou mêlé avec le tsoui-yeou, si l’on veut qu’elle soit veinée.

Quelques ouvriers tracent sur l’azur sec, avec une longue aiguille, soit qu’il soit soufflé ou non, des figures qui paraissent fort distinctement lorsque la pièce a reçu son vernis et sa cuite. Il y a moins de travail qu’on ne s’imagine à la porceelaine relevée en bosses qui représentent des fleurs, des dragons, et d’autres figures. Après les avoir tracées, il suffit de faire de petites entaillures à l’entour pour leur donner du relief et les vernisser ensuite.

D’Entrecolles remarqua une autre sorte de porcelaine, dont il rapporte la composition. Après y avoir appliqué le vernis ordinaire, on la fait cuire ; ensuite on la peint et on la fait cuire de nouveau. Souvent on n’a recours à la seconde cuite que pour cacher les défauts de la pièce, en appliquant des couleurs aux endroits défectueux. Cette suraddition de couleurs plaît à bien du monde ; mais ordinairement elle n’empêche point qu’on n’aperçoive des inégalités sur la pièce. L’incorporation des couleurs