Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elles sont couvertes en partie du sable qu’on met au fond du fourneau, et qui est nécessaire pour supporter les piles, dont les rangs n’ont pas moins de sept pieds au milieu : on ne remplit pas non plus la caisse du sommet, par la même raison. Le fourneau est entièrement plein de caisses, excepté les endroits qui sont immédiatement au-dessous du soupirail. Le milieu est occupé par la plus fine porcelaine, le fond par la plus grossière, et l’entrée par celle dont les couleurs sont les plus fortes. Toutes les piles sont placées fort près l’une de l’autre, et sont jointes en haut et en bas, et au milieu, par des morceaux de terre si bien disposés, qu’ils laissent de toutes parts un passage libre à la flamme.

Toute sorte de terre n’est pas propre à la composition des caisses. On en emploie trois sortes : une terre jaune, assez commune, dont on compose les fonds ; une autre qui se nomme lao-tou, et qui est plus forte ; la troisième est une terre huileuse, nommée yeou-tou. Les deux dernières se tirent, en hiver, de certaines mines fort profondes, auxquelles on ne peut travailler en été. On fait les caisses dans le voisinage de King-té-tching. Si le mélange des terres est dans une égale proportion, elles coûtent un peu plus, mais durent long-temps. Lorsque la terre jaune prévaut, elles ne supportent guère que deux ou trois fournées sans éclater tout-à-fait. Cependant une caisse fêlée ou fendue se lie fort bien avec une bran-