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mière caisse on en place une autre qui est remplie de même, et qui la couvre entièrement, sans toucher aux pièces de porcelaine. Toute la fournaise se trouve ainsi remplie de grandes piles de caisses de terre.

À l’égard des petites pièces qui sont renfermées ensemble dans de grandes caisses rondes, chacune est placée sur une petite soucoupe de terre de l’épaisseur de deux écus, et de la largeur de son pied : ces bases sont parsemées de poudre de kao-lin. Lorsque ces caisses ont une certaine largeur, on ne met point de porcelaine au milieu, parce qu’étant trop loin des côtés, elle manquerait de force pour se soutenir, ce qui serait capable d’endommager toute la pile. Ces caisses sont ordinairement hautes d’un tiers de pied. On remplit entièrement celles qui ont déjà été cuites et qui peuvent encore servir. En y mettant les pièces, l’ouvrier se garde soigneusement d’y toucher, dans la crainte d’y causer quelque désordre ; car rien n’est plus fragile. Il les tire de la planche avec un petit cordon attaché aux deux pointes d’une fourchette de bois. En tenant la fourchette d’une main, il croise le cordon pour embrasser la pièce ; il la soulève ainsi fort adroitement, et la pose sur sa soucoupe, dans la caisse, avec une vitesse incroyable.

Les deux caisses qui forment le fond de chaque pile demeurent vides, parce que le feu ne s’y fait point assez sentir. D’ailleurs