Outre ce papier, les Chinois en font aussi de coton qui est encore plus blanc, plus fin, et plus en usage. Il n’est pas sujet aux mêmes inconvéniens que l’autre : il dure aussi long-temps, et n’a pas moins de blancheur que celui de l’Europe. Un livre curieux, composé sous la dynastie actuelle, traite de l’invention du tchi, c’est-à-dire du papier, de sa matière, de ses qualités, de sa forme, et de ses différentes sortes. L’auteur avoue qu’il n’y a rien de clair sur son origine, mais il la croit fort ancienne. « Les Chinois, dit-il, écrivaient d’abord sur de petites planches de bois de bambou passées au feu et soigneusement polies, mais couvertes de leur écorce ou de leur peau ; c’est ce qui paraît assez prouvé par les termes de hien et de tse, dont on se servait alors au lieu de tchi, pour exprimer la matière sur laquelle on écrivait. On taillait les lettres avec un burin fin, et de toutes ces petites planches enfilées l’une après l’autre, se formait un volume : mais des livres de cette nature étaient d’un usage incommode et embarrassant. Depuis la dynastie des Tsin, avant la naissance de Jésus-Christ, on écrivait sur des pièces de soie ou de toile coupées de la grandeur dont on voulait faire un livre. De là vient que le caractère tchi est tantôt composé du caractère se, qui signifie soie, et tantôt du caractère kin qui signifie toile.
» Enfin, l’an 95 de l’ère chrétienne, sous les Tong-hang, ou les Han orientaux, pendant le règne de Ho-ti, un grand mandarin du pa-