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lanières très-déliées, et les ayant fait blanchir dans l’eau et au soleil, on achève de les préparer comme le bambou.

Mais le papier le plus en usage est celui qui se fait de l’écorce intérieure du tchu-kou ou kou-chu : c’est de cet arbre qu’il tire son nom de kou-tchi. Lorsqu’on en casse les branches, l’écorce se pèle facilement en longues lanières. Les feuilles ressemblent beaucoup à celles du mûrier sauvage ; mais le fruit a plus de ressemblance avec la figue. Il sort immédiatement des branches ; s’il est arraché avant sa parfaite maturité, l’endroit auquel il tenait rend un jus laiteux comme celui du figuier. En un mot, cet arbre a tant d’autres rapports avec le figuier et le mûrier, qu’il peut passer pour une espèce de sycomore. Cependant il ressemble encore plus à l’espèce d’arbousier nommée andrachne, qui est d’une grandeur médiocre, dont l’écorce est unie, blanche et luisante, mais qui se fend en été par la sécheresse. Le kou-chu, comme l’arboussier, croît sur les montagnes et dans les lieux pierreux.

On a vu plus haut que, pour affermir le papier et le rendre propre à recevoir l’encre, les Chinois le fanent, c’est-à-dire, le font tremper dans de l’eau d’alun. La méthode en est fort simple. On hache fort menu six onces de colle de poisson, bien blanche et bien nette, qu’on jette dans douze écuellées d’eau bouillante, en la remuant avec soin pour empêcher qu’elle ne tourne en grumeaux ; ensuite