Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fin et transparent. Le graveur colle chaque feuille sur une planche de pommier, ou de poirier, ou de quelque autre bois dur. Il grave les caractères en coupant le reste du bois. Cette opération se fait avec tant d’exactitude, qu’on aurait peine à distinguer la copie de l’original, soit qu’il soit question de caractères européens ou chinois ; car les nôtres se coupent et s’impriment de même à la Chine.

Cependant les Chinois n’ignorent point la manière d’imprimer des Européens. Ils ont des caractères mobiles en bois, pour s’assurer le moyen de corriger l’État présent de la Chine, qu’ils impriment à Pékin tous les trois mois. On dit que, dans les villes de Nankin et de Sou-tcheou-fou, ils impriment de même quelques petits livres avec beaucoup de netteté et de correction.

Ils n’ont pas de presses comme en Europe. Leurs planches de bois et leur papier enduit d’alun s’en accommoderaient mal. Voici de quelle manière ils s’y prennent : après avoir mis leur planche de niveau, et l’avoir bien affermie, ils trempent dans l’encre une brosse dont ils la frottent, avec la précaution de ne l’humecter ni trop ni trop peu. Si la planche est trop humide, les caractères se confondent ; et si elle ne l’est point assez, l’impression manque de force. Ils passent ensuite sur le papier une autre brosse douce et oblongue, en pressant plus ou moins, suivant la quantité d’encre qu’il y a sur la planche. Lorsque la