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et mercure. À la vérité, ils n’avaient jamais eu de règles pour les rétrogradations et les stations : cependant, à la Chine comme en Europe, quelques philosophes ont attribué au ciel et aux planètes une révolution autour de la terre, et d’autres ont tout fait tourner autour du soleil ; mais les derniers sont en petit nombre : il ne paraît même aucun vestige de ce système dans leurs calculs, si ce n’est dans quelques écrits particuliers.

Le père Kegler, président du tribunal des mathématiques, avait une vieille carte chinoise des étoiles, composée long-temps avant que les jésuites fussent entrés à la Chine ; on y avait marqué les étoiles qui sont invisibles aux yeux seuls : le télescope a fait reconnaître l’exactitude de ces positions.

Depuis la dynastie des Han, qui régnait avant la naissance de Jésus-Christ, on trouve à la Chine des traités d’astronomie par lesquels on apprend que, depuis plus de deux mille ans, les Chinois ont connu la longueur de l’année solaire, composée de trois cent soixante-cinq jours, et d’environ six heures ; qu’ils ont connu le mouvement diurne du soleil et de la lune, et la manière d’observer la hauteur méridienne du soleil par l’ombre d’un gnomon ; que la longueur de ces ombres leur servait à calculer avec assez de justesse l’élévation du pôle et de la déclinaison du soleil ; qu’ils connaissaient assez bien l’ascension droite des étoiles, et le temps de leur passage par le méridien ; comment les