Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

écrites ou imprimées en gros caractères rouges, qu’ils doivent couvrir de couleur noire avec leurs pinceaux. Ensuite on leur fait prendre une feuille de lettres noires, moins grandes que les premières, et sur lesquelles, mettant une feuille blanche et transparente, ils forment de nouveaux traits calqués sur ceux de dessous. Mais ils se servent plus souvent encore d’une planche couverte d’un vernis blanc, et partagée en petits carrés, dans lesquels ils tracent leurs caractères ; après quoi ils les effacent avec de l’eau, ce qui épargne le papier. Ils prennent ainsi beaucoup de soin à se former la main, parce que, dans l’examen triennal pour les degrés, on rejette ordinairement ceux qui écrivent mal, à moins qu’ils ne donnent des preuves d’une habileté distinguée dans le langage ou dans la manière dont ils traitent leur sujet.

Lorsqu’ils sont assez avancés dans l’écriture pour s’appliquer à la composition, ils doivent apprendre les règles du Ven-tchang, espèce d’amplification qui ressemble à celle qu’on fait faire aux écoliers de l’Europe avant d’entrer en rhétorique ; mais plus difficile, parce que le sens en est plus resserré et le style particulier. On leur donne pour sujet une sentence des auteurs classiques, qu’ils appellent ti-mou ou thèse. Il ne consiste souvent qu’en un seul caractère. Pour s’assurer du progrès des enfans, l’usage, dans plusieurs provinces, est d’envoyer ceux d’une même famille à la salle commune de leurs ancêtres, où chaque chef de