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maison leur donne à son tour un sujet de composition, et leur fait préparer un dîner. Il juge de la bonté de leur travail, et donne le prix à celui qui l’a mérité. Si quelqu’un de ces enfans s’absente sans une juste raison, ses parens doivent payer douze sous pour l’expiation de sa faute.

Outre ce travail volontaire et particulier, les jeunes écoliers subissent souvent l’examen des mandarins, qui président aux lettres, et sont obligés à d’autres compositions, sous les yeux d’un mandarin inférieur de cet ordre, qui porte le titre de hio-kouang, ou gouverneur de l’école. Cette cérémonie se renouvelle deux fois l’année, au printemps et pendant l’hiver. Dans quelques villes, les gouverneurs se chargent eux-mêmes de faire composer les lettrés du voisinage : ils les assemblent chaque mois ; ils distribuent des récompenses à ceux qui ont le mieux réussi, les régalent et fournissent aux autres frais de la fête.

Il n’y a point de ville, de bourg, ni même de petit village qui n’ait ses maîtres d’école pour l’instruction de la jeunesse. Les enfans de qualité donnent à leurs enfans des précepteurs, qui sont des docteurs ou des licenciés, et qui les instruisent, les accompagnent, forment leurs mœurs, leur enseignent les cérémonies, les révérences, et tout ce qui concerne la civilité ; enfin, dans l’âge convenable, les élèves apprennent l’histoire et les lois de leur patrie. Le nombre de ces précepteurs est