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bales, par l’effet d’une ridicule opinion qui prévaut encore, que ce bruit est nécessaire pour le secours d’une planète utile, et pour la délivrer du dragon céleste qui est près de la dévorer. Quoique les savans et les personnes de distinction regardent les éclipses comme des effets naturels, ils ont tant de respect pour les usages de l’empire, qu’ils n’abandonnent point leurs anciennes cérémonies.

Pendant que les mandarins sont prosternés, d’autres se rendent à l’observatoire pour y examiner, avec une scrupuleuse attention, le commencement, le milieu et la fin de l’éclipse. Ils comparent leurs observations avec la figure qu’on leur a donnée : ensuite ils les portent, signées et scellées de leur sceau, à l’empereur, qui observe l’éclipse avec le même soin dans son palais. Les mêmes cérémonies se pratiquent dans tout l’empire.

Mais le principal objet du tribunal est la composition du calendrier, qui se distribue chaque année dans toutes les provinces. Il n’y a point de livre au monde dont il se fasse tant de copies , ni qu’on publie avec plus de solennité. On est obligé d’en imprimer des millions d’exemplaires, parce que tout le monde est impatient de s’en procurer un pour l’usage.

Il y a trois autres tribunaux à Pékin, qui doivent composer chacun leur calendrier, et le présenter à l’empereur. L’un est situé près de l’observatoire : le second est une espèce d’école mathématique, où l’on explique la