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précédentes. De là vient que plusieurs de leurs mois suivent l’ordre des signes, et que d’autres ont des jours hors des signes, ou manquent de jours pour les remplir.

Il n’est pas surprenant, dans cette confusion, que les Chinois soient quelquefois obligés de corriger leurs tables astronomiques : il s’était glissé des erreurs si considérables dans les calendriers qui suivirent ceux du père Adam Schaal, qu’ils se virent dans la nécessité de recourir encore aux missionnaires, quoique renfermés alors dans les prisons publiques, et chargés de chaînes, sur les accusations d’un astronome arabe et d’un médecin chinois nommé Yang-quang-sien, qui avaient réprésenté leur doctrine comme pernicieuse au gouvernement. L’empereur Khang-hi, qui était alors fort jeune et dans la septième année de son règne, leur fit demander par un ko-lao s’ils connaissaient quelques fautes dans le calendrier de l’année présente et dans celui qui paraissait déjà pour l’année d’après. Un des missionnaires qui était le père Verbiest, répondit que le second était rempli d’erreurs : il en fit particulièrement remarquer une, qui consistait à mettre treize mois dans l’année suivante. L’empereur en fut si frappé, que dès le lendemain il se fit amener les missionnaires au palais.

Verbiest y parut à l’heure marquée, avec les pères Buglio et Magalhaens ; on les conduisit dans la grande salle, où tous les mandarins du tribunal astronomique étaient assemblés. Ver-